Frans

En réponse à la demande du Cabinet du Ministre-Président, l’IWEPS a réalisé l’analyse des tensions et des enjeux afférents au processus de digitalisation et de robotisation de l’économie wallonne, principalement au regard de l’emploi, de manière à identifier des axes de politique publique adéquats. Cette analyse s’est basée sur une démarche originale proposant une analyse quantitative (traitement de bases de données et simulations) et qualitative (examen de la littérature et avis d’experts) de la problématique de la digitalisation et des transformations qu’elle engendre (1) au niveau de l’emploi et (2) dans une perspective sectorielle. La littérature indique que l’emploi a connu, au cours de l’histoire industrielle, de profondes mutations, tant quantitatives (en termes de volume) que qualitatives (en termes de contenu et de structure), notamment sous la poussée des (r)évolutions technologiques et des changements de l’organisation du travail qui y sont associés. De manière globale, la relation entre l’évolution du volume de l’emploi, d’une part, et l’adoption de nouvelles technologies, d’autre part, s’avère positive. Néanmoins, la nature et la profondeur des progrès technologiques actuels, associés au ralentissement récent de la productivité, amène à questionner ce caractère positif et à s’interroger sur les modalités d’adaptation du système socio-économique face à ces progrès. Répondre à cette question suppose de dépasser une lecture des transformations technologiques uniquement en termes de processus de destruction d’emplois. Il est nécessaire de considérer également les créations d’emplois. De fait, les « innovations de procédé », qui sont associées à des gains de productivité pouvant, dans un premier temps, jouer défavorablement sur l’emploi, peuvent aussi influencer, dans un deuxième temps, positivement le développement de l’activité par des gains de parts de marché et avoir des conséquences bénéfiques sur l’emploi. Par ailleurs, des « innovations de produit » peuvent aussi émerger, avec des conséquences potentiellement favorables pour l’emploi. Le recours aux nouvelles technologies requiert de nouveaux types d’emplois et induit le développement de nouveaux marchés afférents à ces technologies. Enfin, la digitalisation du travail peut se traduire autrement que par la substitution pure et simple du capital humain par la machine et par la destruction d’emplois. Fréquemment, elle se traduit plutôt par des processus de reconfiguration du contenu des postes, avec l’incorporation de nouvelles tâches et la disparition d’anciennes au sein des métiers. Ces différents mécanismes rendent le scénario d’une extinction d’emplois massive peu plausible. Les avancées technologiques continueront toutefois à favoriser plutôt l’emploi qualifié et très qualifié, et les emplois menacés seront des métiers requérant peu ou pas de qualification et peu chargés en compétences. Nos résultats empiriques originaux indiquent, par ailleurs, que : • la Wallonie apparaît sous-spécialisée dans le secteur du numérique au niveau du nombre d’entreprises : le poids que pèse notre région dans le secteur du numérique belge est inférieur au poids qu’elle pèse dans l’ensemble de l’économie belge. La part de l’emploi national du secteur du numérique attribué à la Wallonie est très faible, comparativement aux deux autres régions ; • le secteur du numérique wallon se caractérise par un certain dynamisme au regard du poids des plus jeunes entreprises, mais les entreprises davantage naissantes sont sous-représentées. Cette situation peut s’interpréter comme étant l’indicateur d’un faible niveau de renouvellement des entreprises du secteur dans notre région ; • le numérique wallon est surtout constitué de petites structures et les entreprises de plus grande taille ne sont pas suffisamment nombreuses pour améliorer le positionnement de la région dans ce créneau de l’économie. Dès lors, la part de l’emploi belge du numérique localisé en Wallonie est très faible, comparativement aux deux autres régions, même si elle tend à augmenter ces dernières années ; • pour ce qui est de l’impact potentiel de la digitalisation sur l’emploi régional, notre exercice d’estimation quantitative indique que près de la moitié de l’emploi wallon existant serait menacé par la substitution d’ici une à deux décennies, ce qui correspond à quelque 564.000 emplois. Il s’agit là d’une estimation maximaliste à relativiser à la lumière de la littérature et d’autres estimations calculées par l’IWEPS ; RAPPORT DE RECHERCHE DE L’IWEPS | MARS 2017 | 2 • certains métiers sont particulièrement exposés à cette menace : les employés de type administratif et le personnel des services directs aux particuliers, ainsi que les commerçants et les vendeurs. Ils représentent près de quatre emplois menacés sur dix mais, surtout, concernent une majorité de femmes. Les métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat, et les professions élémentaires, sont également vulnérables ; • sur le plan sectoriel, trois secteurs de l’économie wallonne risquent d’être particulièrement affectés par la digitalisation au regard de leur composition plus riche en métiers vulnérables. Il s’agit du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles, de l’industrie manufacturière et de l’administration publique ; • le secteur de la santé humaine et de l’action sociale n’est pas à l’abri de la menace de substitution au vu de son poids important dans l’économie régionale. Il regroupe toutefois un volume non négligeable d’emplois liés à des métiers bien moins exposés à une automatisation des tâches, comme les professions intellectuelles et scientifiques ; • ces résultats restent toutefois partiels et incomplets car ils se rapportent à une évaluation brute des effets sur l’emploi basée sur l’éventualité statistique d’une substitution d’emplois existants par des machines, sans considérer le potentiel de création d’emplois nouveaux que générerait, directement ou indirectement, la révolution digitale. Il est, en outre, difficile de déterminer comment ces tendances se manifesteront à l’avenir car d’autres évolutions lourdes ont lieu concomitamment ; • les entretiens menés auprès d’acteurs-ressources wallons issus de l’administration et des secteurs économiques entérinent le fort contraste entre les grandes entreprises et les PME. Les premières se positionnent sur des marchés très ouverts et fortement internationalisés, où les contraintes de compétitivité sont très présentes et où les gains de productivité issus des technologies digitales font l’objet d’investissements importants. Les PME sont, par contre, confrontées, d’une part, à des réalités très différentes, également tributaires des qualités intrinsèques à leur marché et, d’autre part, à leur capacité d’investissement dans la transition digitale. A la lumière de ces résultats, sept axes d’action ont été identifiés : • adopter et renforcer les compétences par l’enseignement et la formation ; • soutenir à la fois l’offre et la demande de services et produits digitaux ; • prévenir les inégalités socio-économiques portées par la digitalisation, notamment en repensant la fiscalité ; • adapter les cadres normatifs en matière de travail et les modalités d’élaboration de ceux-ci ; • enrichir le rôle des opérateurs publics afin de permettre plus d’innovations non seulement au sein de l’administration mais aussi à l’extérieur ; • incorporer fortement la dimension territoriale dans la politique d’adaptation au digital ; • appuyer cette politique à la politique en matière de transition énergétique. La mise en œuvre de ces axes doit intégrer un des enseignements majeurs de l’analyse. Celle-ci a en effet démontré que les dynamiques observées, ainsi que leurs implications, varient en nature et en intensité selon les secteurs d’activité. L’élaboration et la réalisation de politiques publiques dans le domaine de la digitalisation, et plus particulièrement en matière d’emplois concernés par celle-ci, suppose la prise en compte de cette diversité et le développement d’une réflexion à plusieurs niveaux d’action, du plus large au plus spécifique. Cette différenciation des logiques à l’œuvre dans les divers espaces d’activité n’est, par ailleurs, pas étrangère à l’une des conséquences de la digitalisation, à savoir la recomposition des structures organisationnelles, dans le sens d’une décentralisation et d’une dispersion des lieux de décision, de conception, de production et d’échange. Le passage d’un modèle centralisé et hiérarchisé à un modèle réticulaire multinodal, caractéristique de l’évolution de nos systèmes socio-économiques actuels, est facilité et amplifié par les avancées de la digitalisation. Cette tendance lourde nécessite, elle aussi, d’être prise en compte pour la conception et l’application de politiques pertinentes et efficientes. L’action publique demande, à ce niveau, une adaptation à cette transformation profonde. RAPPORT DE RECHERCHE DE L’IWEPS | MARS 2017 | 3

Engels

In response to the request of the Cabinet of the Minister-President, the IWEPS carried out the analysis of the tensions and issues relating to the process of digitization and robotization of the Walloon economy, mainly with regard to employment, so as to identify appropriate public policy axes. This analysis was based on an original approach proposing a quantitative (treatment of databases and simulations) and qualitative (review of the literature and expert opinion) analysis of the issue of digitization and the transformations it engenders ( 1) at the level of employment and (2) from a sector perspective. The literature indicates that, during industrial history, employment has undergone profound changes, both quantitative (in terms of volume) and qualitative (in terms of content and structure), in particular under the pressure of (r) technological developments and associated changes in the organization of work. Overall, the relationship between changes in the volume of employment, on the one hand, and the adoption of new technologies, on the other hand, is positive.However, the nature and depth of current technological progress, associated with the recent slowdown in productivity, raises questions about this positive character and questions about how the socio-economic system adapts to this progress. Answering this question supposes going beyond a reading of technological transformations solely in terms of the process of job destruction. It is necessary to also consider the creation of jobs. In fact, “process innovations”, which are associated with productivity gains that may initially have an unfavorable impact on employment, may also have a second, positive influence on the development of activity through market share gains and have beneficial consequences on employment. In addition, "product innovations" can also emerge, with potentially favorable consequences for employment. The use of new technologies requires new types of jobs and induces the development of new markets related to these technologies.Finally, the digitization of work can result in something other than the pure and simple substitution of human capital by the machine and the destruction of jobs. Frequently, it results rather in processes of reconfiguration of job content, with the incorporation of new tasks and the disappearance of old ones within the trades. These different mechanisms make the scenario of a massive job extinction implausible. Technological advances will, however, continue to favor skilled and highly skilled employment, and the jobs at risk will be occupations requiring little or no qualifications and low in skills. Our original empirical results indicate, moreover, that: • Wallonia appears to be sub-specialized in the digital sector in terms of the number of companies: the weight that our region weighs in the Belgian digital sector is less than the weight it weighs in the Belgian economy as a whole.The share of national employment in the digital sector attributed to Wallonia is very low compared to the other two regions; • the Walloon digital sector is characterized by a certain dynamism with regard to the weight of the youngest companies, but more nascent companies are under-represented. This situation can be interpreted as being an indicator of a low level of renewal of companies in the sector in our region; • Walloon digital technology is mainly made up of small structures, and there are not enough larger companies to improve the region's positioning in this niche of the economy. Consequently, the share of Belgian digital employment located in Wallonia is very low, compared to the two other regions, even if it has tended to increase in recent years; • with regard to the potential impact of digitization on regional employment, our quantitative estimation exercise indicates that nearly half of existing Walloon employment would be threatened by substitution within one to two decades, which corresponds to some 564,000 jobs.This is a maximalist estimate to be put into perspective in the light of the literature and other estimates calculated by the IWEPS; IWEPS RESEARCH REPORT | MARCH 2017 | 2 • certain professions are particularly exposed to this threat: administrative employees and personnel in direct services to individuals, as well as traders and salespeople. They represent nearly four jobs in ten threatened but, above all, concern a majority of women. Skilled trades in industry and crafts, and elementary occupations, are also vulnerable; • at the sector level, three sectors of the Walloon economy are likely to be particularly affected by digitization given their richer composition in vulnerable professions. These are the trade and repair of automobiles and motorcycles, manufacturing industry and public administration; • the human health and social action sector is not immune to the threat of substitution given its significant weight in the regional economy.However, it brings together a not insignificant volume of jobs linked to professions much less exposed to the automation of tasks, such as intellectual and scientific professions; • these results remain partial and incomplete, however, as they relate to a crude assessment of the effects on employment based on the statistical possibility of substitution of existing jobs by machines, without considering the potential for creating new jobs. that would generate, directly or indirectly, the digital revolution. It is, moreover, difficult to determine how these trends will manifest themselves in the future because other major developments are taking place concomitantly; • Interviews with Walloon resource players from the administration and economic sectors confirm the strong contrast between large companies and SMEs. The former are positioned in very open and highly internationalized markets, where competitiveness constraints are very present and where productivity gains from digital technologies are the subject of significant investments.SMEs, on the other hand, are faced, on the one hand, with very different realities, also dependent on the qualities intrinsic to their market and, on the other hand, on their capacity to invest in the digital transition. In the light of these results, seven areas of action have been identified: • adopt and strengthen skills through education and training; • support both supply and demand for digital products and services; • prevent socio-economic inequalities brought about by digitization, in particular by rethinking the taxation; • adapt the normative frameworks in terms of work and the methods of their development; • enrich the role of public operators in order to allow more innovations not only within administration but also outside; • strongly incorporate the territorial dimension into the digital adaptation policy; • support this policy in the energy transition policy. The implementation of these axes must integrate one of the major lessons of the analysis.This has indeed shown that the dynamics observed, as well as their implications, vary in nature and intensity depending on the sector of activity. The development and implementation of public policies in the field of digitization, and more particularly in terms of the jobs concerned by it, supposes the taking into account of this diversity and the development of a reflection at several levels of action, from the broadest to the most specific. This differentiation of the logics at work in the various areas of activity is, moreover, not unrelated to one of the consequences of digitization, namely the recomposition of organizational structures, in the sense of decentralization and a dispersion of places of decision, design, production and exchange. The transition from a centralized and hierarchical model to a multinodal reticular model, characteristic of the evolution of our current socio-economic systems, is facilitated and amplified by advances in digitization.This overwhelming trend also needs to be taken into account when designing and implementing relevant and efficient policies. Public action requires, at this level, an adaptation to this profound transformation. IWEPS RESEARCH REPORT | MARCH 2017 | 3

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